Plutôt que l'explication éthologique de Suzanne, je proposerais plutôt une explication historique de leur rareté : Sur la période d'écriture des chansons paillardes connues aujourd'hui (la majorité date d'entre 1860 et 1920), le concept de "homosexualité exclusive" était virtuellement inconnue (jusqu'aux travaux d'Hirschfeld, je pense, dans les années 20).
De fait, à l'époque, les pratiques homosexuelles sont perçues comme une extension de pratiques qu'on décrirait aujourd'hui comme hétérosexuelles. Il conviendrait donc pour l'époque de parler , tout au plus de bisexualité.
De fait, il existe des chansons paillardes qui mettent sur le même plan les activités hétéro et homosexuelles : Ainsi,
Les Moines de Saint-Bernardin ou ceux du
Kyrie des moines qui pratiquent l'amour aussi bien entre eux qu'avec "des nonnettes de quinze à vingt ans", de même que
les Trois Orfèvres (qui mélange hétérosexualité, homosexualité…et zoophilie !) .
De fait, les chansons dépeignant une activité homosexuelle exclusive sont rares et peu populaires (entendre par là qu'elles dénotent généralement une écriture faite par un auteur lettré ) : Ainsi ,
"Brigadier, vous avez raison" qui est une parodie d'un morceau du chansonnier Gustave Nadaud . De même l'homosexualité féminine est très rarement évoquée, sinon dans une chanson moderne (d'origine lettrée, elle aussi)
"Rue de la lune", sorte de parodie de chanson réaliste, où elle est présentée comme une déficience, ou du moins une compensation de la brutalité masculine, plutôt que comme une véritable "orientation".