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Fiche disque de ...



La voix du parti communiste Français - Jeannette Vermeersch

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Titre : Jeannette Vermeersch


Année : 1958


Auteurs compositeurs : Jeannette Vermeersch


Pochette : ... aussi sobre, efficace, austère et minimaliste qu'une affiche du PCF


Durée : 7 m 29 s


Label : La Voix Du Parti Communiste Français


Référence : aucune



Présentation : Non au référendum-plébiscite. Jeanette Vermeersch, membre du Bureau Politique du Parti Communiste Français, Députée de Paris.
(Disque racheté à Lezardpion par hre mgbye, offert à riccie, rentré par doc et transcrit par FrVi, il s'agît là d'une œuvre collective !)

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Paroles

Jeannette Vermeersch, membre du bureau politique du Parti Communiste Français et députée de Paris vous parle:

Femmes, mes sœurs,

Nous sommes des millions éparpillées dans les usines, les ateliers, les bureaux, les magasins, dans nos cuisines. Et cependant, nous sommes des millions à connaître les mêmes joies, les mêmes soucis, les mêmes rêves. Nos rêves de bonheur sont tout simples : nous voulons vivre heureuses entre nos enfants et nos maris dans une France en paix. Malheureusement, nos soucis prennent trop souvent le pas sur nos joies. Pour celles d'entre nous qui travaillent au dehors, ce sont les doubles journées harassantes cependant que les salaires et traitements restent notoirement insuffisants. Les ménagères ont du mal à joindre les deux bouts en raison du budget familial trop maigre, des prix trop élevés, de la hausse continue du prix des loyers et des transports. Les plus âgées d'entre nous, au soir d'une vie de labeur et de sacrifices, disposent souvent uniquement des ressources des économiquement faibles. De plus jeunes tremblent pour leur amour qui ne trouve où s'abriter faute de logements. Des centaines de milliers de femmes sont plongées dans un cauchemar affreux : celui de la guerre d'Algérie. Les unes ont leurs fils là-bas et tremblent pour eux. Déjà des milliers d'entre elles ont reçu l'avis de décès de leur enfant. D'autres, qui avaient tant de joie à voir grandir leurs garçons, voudraient voir arrêter le temps pour que leurs fils n'aient pas vingt ans avant la fin tant espérée de la guerre. Pourquoi en est-il ainsi alors que notre pays est beau et riche, alors que la science devrait permettre de l'enrichir encore de belles et riches moissons, de belles constructions en faveur du peuple, alors que nous pourrions vivre en paix et en amitié avec tous les peuples ? Il en est ainsi parce qu'une poignée de gens vivent dans un luxe insolent réalisant des milliards de bénéfices au détriment du plus grand nombre des travailleurs. Il en est ainsi parce que depuis vingt années, nous sommes en guerre et que nous supportons le lourd fardeau des budgets militaires. Et qu'avons nous tiré de ces guerres nous les femmes, les mères ? Des souffrances, des deuils, des larmes. Des générations de femmes ont mis des enfants au monde pour les guerres. Des générations de travailleurs manuels et intellectuels ont œuvré pour voir le fruit de leurs travaux anéantis dans les guerres. La guerre de 1914-1918 a coûté à la France 1.700.000 morts. On a estimé à 30.000.000 les morts du monde entier dans la guerre de 1939-1945. A peine sortis de cette guerre effroyable, les gouvernements de notre pays nous ont jeté dans la guerre contre le peuple vietnamien puis ensuite dans la guerre contre le peuple algérien. Pourtant, comme le dit le poète, aucun sang n'est fait pour arroser la terre. Le sang est fait pour arroser le cœur, les artères et les veines, pour nourrir la santé du corps, la chaleur de l'amour, la vigueur des pensées. Les gouvernements n'ont pas gouverné pour les travailleurs, pour les familles, pour la paix, pour la France. Ils ont gouverné et ils gouvernent pour une poignée de milliardaires, pour une poignée de colonialistes qui n'ont pour patrie que leurs coffre-forts. C'est pourquoi toutes nous étions si mécontentes, c'est pourquoi nous voulions que quelque chose change mais nous voulions que cela change en mieux. Nous voulons des salaires, traitements, pensions, allocations qui nous permettent de vivre et d'élever dignement nos enfants. Et si quelqu'un mérite de vivre dignement, c'est bien celui qui travaille. Nous voulons des écoles et des centres d'apprentissages pour nos enfants, l'accession de tous à tous les degrés de l'enseignement sans distinction de fortune par le seul mérite. Nous voulons des logements pour tous, nous voulons la paix en Algérie et la paix entre tous les peuples. Mais les colonialistes, eux, voulaient et veulent poursuivre leurs politiques de guerre. Le parlement les gênaient, il leur fallait un pouvoir personnel s'appuyant sur la dictature militaire, sur la police. Ils ont fait appel à De Gaulle qu'ils ont imposé au gouvernement par un coup de force militaire en Algérie et la menace de guerre civile en France. Et maintenant, De Gaulle voudrait imposer son pouvoir personnel pour de longues années. Nous allons donc être appelées à accomplir un acte d'une grande gravité : le référendum-plébiscite auquel nous convie le général De Gaulle est un semblant de liberté. Il nous permet de dire oui ou non à ce que veut le général De Gaulle mais il ne nous permet pas de dire ce que nous voulons. Or, le général De Gaulle aggrave encore tout ce qui allait mal : il continue la guerre en Algérie et augmente les milliards de dépenses pour cette guerre. Il refuse des augmentations de salaire mais pour les riches, il lance l'emprunt et leur accorde de gros intérêts que le peuple paiera. Et parce que les travailleurs, les ménagères, les démocrates protestent, luttent et font intervenir leurs députés au Parlement, il veut supprimer les droits des députés, supprimer les droits du Parlement. Or, interrogez-vous, femmes, mes sœurs, si De Gaulle voulait le bien du peuple, des travailleurs, de leurs familles, de la paix, craindrait-il la souveraineté du Parlement ? Le contrôle des élus ? Que peut nous amener une dictature personnelle ? Toute l'histoire nous apprend que la dictature amène la misère, l'obscurantisme, la guerre, les souffrances sans noms. Ce fut le cas en Italie, en Allemagne, en Espagne. Pourtant, dans ces pays, les dictateurs avaient aussi promis le progrès social et la grandeur nationale. Femmes, mes amies, pour défendre la vie, vous direz non au général De Gaulle. Pour défendre la paix, vous direz non au général De Gaulle. C'est seulement un régime démocratique qui peut assurer le bonheur et la paix. Comme nous sommes plus de la moitié de la population française, une grande responsabilité pèse sur nos épaules pour la défense de nos enfants, de nos foyers, de la paix pour préserver l'avenir de notre patrie. Le Parti Communiste nous appelle à prendre en main nous mêmes la défense de nos enfants, de nos foyers. Nous pouvons faire beaucoup en parlant autour de nous et en déterminant d'autres femmes à dire non au référendum. Nous pouvons beaucoup en nous rassemblant avec tout les républicains dans les comités de défense de la République en formant des comités sur le lieu du travail, dans nos maisons afin de mener ensemble la bataille pour le non au référendum. Si nous parvenons à rejeter le pouvoir personnel, alors nous aurons préparé la voie à un gouvernement démocratique qui réalisera un programme de progrès et de paix.

Transcripteur : FrVi
Paroles en attente d'une autorisation des ayants droit.
Nous nous engageons à en retirer l'affichage en cas de demande de leur part.
 

Commentaires

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9 commentaires
Doc Frank N. Stein Le 17/05/2015 à 20:30
Bien qu'il n'y ait aucune référence sur le disque, on peut le dater de 1969.
Claude Bukowski Le 17/05/2015 à 20:42
Pour 1969, je suis plus que dubitatif ; en effet Jeannette (vous permettez que je vous appelle Jeannette ?) parle de la guerre qui continue en Algérie (c'est même un des thèmes centraux de son texte) ; et De Gaulle n'est cité que comme général, et pas comme président.
A mon avis il s'agit donc plutôt du référendum de 1958, sur le projet de Constitution de la Vème République.
ringparade Le 17/05/2015 à 21:37
Pour confirmer les propos de Claude, Jeannette Vermeersch fut députée jusqu'en 1958, ce qui correspond à l'introduction du disque.
Elle sera élue sénatrice en 1959.
Doc Frank N. Stein Le 17/05/2015 à 22:23
Ah ben dis donc ! Y en a qui suivent ! Ce n'est même pas encore diffusé que l'on a déjà des commentaires.
Etant beaucoup trop jeune et pas assez calé en histoire de Gaulle, j'imaginais celui de 69. Bravo !
Kevin Brandon Song Le 18/05/2015 à 17:34
Un excellent document ! Merci ;-)
Trocol Harum Le 29/05/2015 à 10:24
Pour voter, découper selon le pointillé et envoyer à B&M :

Trocol Harum Le 29/05/2015 à 10:27
Le résultat n'avait pas été à la hauteur des espérances de Mme Vermeersch.



Ce fut aussi un mauvais week-end pour Reims, Sedan et Troyes.
cathare13 Le 24/11/2017 à 10:31
c'est toujours le même discours sauf qu'il s'est déporté dans des partis encore plus à gauche aujourd'hui ( place à laquelle était le PC à l'époque)

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