Tu sais, j'ai jamais autant dégusté qu'avec toi, cette année–là.
Je me souviens de ce matin de décembre.
Il faisait froid à en crever.
C'était l'hiver.
Évidemment puisqu'on était en décembre.
Je me suis jamais autant pelé que ce matin–là.
C'était l'hiver.
Oui, je sais, je l'ai déjà dit, mais dans la chanson, comme on s'adresse à des débiles, on répète les trucs plusieurs fois.
C'était l'hiver.
Un hiver comme il n'en existe que dans le Bassin parisien, en banlieue–est, quand on habite Pontault–Combault, allée des Mimosas, aha, et que, la veille, il a fallu se taper le métro jusqu'à la porte de Vincennes, attraper l'autocar conduit par un chauffeur alcoolique qui te fait gicler douze bornes plus loin, en pleine nature, et qu'on en a encore six à se farcir à pattes, de la gadoue plein les baskets, pour retrouver la piaule dégueulasse où tu m'attendais, mon amour.
Avec ton peignoir crasseux, tu ressemblais à une eau–forte de Jérôme Bosch, quand il se laissait aller à barbouiller n'importe quoi, n'importe comment, les soirs de déprime.
C'était l'hiver.
Je me souviens.
Toi.
Moi.
Moi.
Toi.
Toi et moi.
Moi et toi.
Enfin, nous, quoi.
On avançait sur ce terrain vague, main dans la main. Tu me suppliais de ne pas trop serrer, à cause des engelures. On s'embrassait parmi les détritus, ça faisait de la buée, et je te prêtais mon Kleenex pour que tu puisses te moucher pendant que tu chialais. Je me souviens de ce que je t'ai dit ce matin–là.
On ira où tu voudras quand tu voudras.
A part qu'avec le loyer, la bouffe et les transports à payer, et le chômage qui nous tombe sur la gueule, eh ben, on est dans la merde, mon amour.
Et c'est ce matin–là que tu m'as avoué que tu étais en cloque et je t'ai filé deux claques dans le nez pour que tu fasses attention la prochaine fois.
Mais comme on pouvait pas non plus s'offrir un avortement en Suisse ou en Angleterre, on a trouvé une dame très serviable qui nous a fait ça pour pas trop cher, à Bobigny.
Je me souviens. Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'hiver.
Je m'en souviens comme si j'y étais.
Ça fera pas le tube de l'été.
Mais comme c'était l'hiver, ça fera peut–être le tube de l'hiver.
C'était l'hiver.
C'était l'hiver…
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La chanson "Africa" a été chantée par Albatros (groupe italien dont faisait partie Toto Cutugno à l'origine) et reprise par Freddy & Friends. Le titre est adapté, avec plus de succès que la version précédente, par Delanoé et Lemesle pour Joe Dassin sous l'intitulé "L'été indien". Puis la chanson a été reprise en anglais sous le titre "Indian Summer" par Lee Hazlewood, chanteur de country américain et mari de Nancy Sinatra (le couple avait eu un certain succès en France avec leur interprétation de "Jackson") qui sortiront également le titre en duo. Joe Dassin sortira la chanson en anglais toujours sous le titre "Indian Summer", en allemand "September Wind", en italien sous l'intitulé "Africa (L'estate di San Martino)" et en espagnol "Aun vivo para el amor". Devant le succès de la version française, Toto Cutugno la reprend ensuite en solo puis en duo avec Joe Dassin. Toto Cutugno reprendra aussi le titre "Africa", en italien, mais avec des paroles plus proches de la version française.
Il y a des versions intéressantes par Philippe Katerine ainsi qu'un duo Vincent Malone et Chantal Lauby.
"L'été indien" a aussi été repris par Christian Delagrange, Hugues Aufray, Richard Anthony, Adouce, Bibe Binoche, Boney' Nem, In-Grid, L'âme des Poètes, Pascal Comelade, Mandaryna, Guy Mardel (medley), Justin Chicon, Mara Tremblay, Pat Benesta, Toy, Tomislav Ivcic, Chico Castillo et par Guylaine Tangay.
Une version a été chantée par Joe Dassin accompagné des Chœurs de l'Armée Rouge. Une autre version a été interprétée par Hélène Segara en duo virtuel avec Joe Dassin.
La chanson a également été utilisée pour une publicité Citroën et une publicité Crédit Agricole.
Une parodie a été faite par Guy Bedos sous l'intitulé "Le tube de l'hiver".
Une version en anglais, sous le titre "Africa", sera chantée par Toto Cutugno.
Michal Docolomanski interprète, en slovaque, "Lùbim t'a" tandis que la version russe "ГДЕ ЖЕ ТЫ…?" (Où êtes vous ?) est chantée par ВАЛЕРИЙ ОБОДЗИНСКИЙ (Valery Obodzinskii) et qu'en croate Dragan Stojnic interpète "Miholjisko leto".
En néerlandais, Nicole & Hugo chantent "Zacht als satjin", Benny Neyman, "Negentientoen", et Helmut Lotti interprète "Czernia" tandis qu'en danois, Peter Belli, chante "Efterarslov".
En espagnol, Jeane Manson chante "Indio" alors que la version tchèque "Babi léto" est interprétée par Vráťa Vyskočil.
En allemand, Eichblatt reprend "September Wind" tout comme Howard Carpendale.
En finnois, "Kuusamo" est chanté par Danny, Jukka Kuoppamäki ou Matti Esko.
En grec, "Όνειρα {Óneira}" est chanté par Τέρης Χρυσός (Teris Chrissos) alors qu'en slovaque, "Ľúbim ťaest" est interprété par Michal Dočolomanský a Bezinky.
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