Dam-Dam Le 15/10/2023 à 22:34
Les paroles :

Minuit, une heure peut-être
Une banlieue qui dort
Un temps à ne pas mettre
Un fossoyeur dehors
Les maisons me regardent
Avec leurs yeux éteints
J'ai beau y prendre garde
Une angoisse m'étreint

Le ciel est triste et lourd
Comme un grand rideau noir
Un volet claque au loin
Sous la bise glacée
Aucun passant dans ce décor de cauchemar
Le froid se fait plus vif et mon pas plus pressé

J'arrive à une place
Je me fige soudain
Cet ombre dans la glace
Un pauvre magasin
C'est la mienne, me dis-je
Mais je m'arrête encore
Fixant dans un vertige
Le monument aux morts

Quelque chose a bougé
Près du soldat de fonte
Qui crispe ses deux mains
Sur son ventre blessé
La peur se noue en moi
Et je tremble sans honte
Dans l'encloisure sale
Où je me suis tassé

Cette forme incertaine
Aux contours d'assassin
Est-ce une forme humaine
Ou bien le fantassin
Qu'importe, elle s'avance
Et fantôme ou voyou
De toute évidence
Veut me faire un mauvais coup

Je vais donc mourir là
Dans ce quartier sauvage
Loin de la chambre tiède
Où m'attendait Sylvie
Fauché sinistrement
Au meilleur de mon âge
Sans une arme sur moi
Pour négocier ma vie

La minute est atroce
Je repars plein d'horreur
Suivi du glas féroce
Des pas de l'éventreur
Devant la grande poste
L'homme m'a attrapé
Je cherche une riposte
Je sais qu'il va frapper
Il est à ma hauteur
C'est trop tard pour m'enfuir
Avec un regard tors
Il plonge sa main droite
Dans la poche intérieure
De son blouson de cuir
Il jette prestement
Sa lettre dans la boîte