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Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au-dessus de l'île
On voit des oiseaux
Tout autour de l'île
Il y a de l'eau
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Qu'est-ce que c'est que ces hurlements
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant
Il avait dit « J'en ai assez de la maison de redressement »
Et les gardiens, à coup de clefs, lui avaient brisé les dents
Et puis, ils l'avaient laissé étendu sur le ciment
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Maintenant, il s'est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes, les touristes, les rentiers, les artistes
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant
Pour chasser l'enfant, pas besoin de permis
Tous les braves gens s'y sont mis
Qui est-ce qui nage dans la nuit ?
Quels sont ces éclairs, ces bruits ?
C'est un enfant qui s'enfuit
On tire sur lui à coups de fusil
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Rejoindras-tu le continent ?
Au-dessus de l'île
On voit des oiseaux
Tout autour de l'île
Il y a de l'eau
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Commentaires
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2 commentaires
Trocol HarumLe 19/11/2020 à 22:00
« Chasse à l'enfant » est un poème de Jacques Prévert qui évoque la mutinerie d'août 1934 de Belle-Île-en-Mer. Le poème, mis en musique par Joseph Kosma, a été interprété par Marianne Oswald et enregistré en 1936. C'est un poème tiré du recueil Paroles, publié en 1946.
La colonie pénitentiaire de Belle-Île est restée célèbre par la révolte, en 1934, d'une centaine d'enfants-bagnards.
Un soir d'août 1934, un des enfants ayant été roué de coups pour avoir mordu dans un morceau de fromage avant de manger sa soupe, une émeute éclate, suivie de l'évasion de 55 pensionnaires. Ce fait divers est suivi d'une campagne de presse très virulente, et va inspirer à Jacques Prévert son célèbre poème La chasse à l'enfant. Il y dénonce la battue organisée pour rattraper les fugitifs, avec prime de 20 francs pour chaque garçon capturé, chasse à laquelle les touristes et les habitants de Belle-Île vont participer avec allégresse.
En 1848, des baraquements avaient été construits à Haute-Boulogne situé sur la glacis de la citadelle à Belle-Île-en-Mer, lesquels deviendront la même année, par décret du ministre de l'Intérieur, le dépôt de Belle-Île-en-Mer qui se transformera en une colonie pénitentiaire pour enfants, à partir de 1880. La discipline y est extrêmement sévère. Brimades, corvées, violences et sévices sexuels y sont monnaie courante. L'année 1940 marquera la fin officielle des bagnes d'enfants. En 1945, la colonie de Belle-Île devient alors un institut public d'éducation surveillée (IPES) sans que rien n'y change vraiment. En 1967, 80 jeunes étaient encore enfermés à Haute-Boulogne. L'établissement a été fermé définitivement le 1er septembre 1977.
Le livre La Chasse aux enfants, par Jean-Hugues Lime, publié en 2004 (éditions Le Cherche-Midi, en 2013, De Borée pour l'édition poche), raconte la vie quotidienne des enfants-bagnards à l'époque de la révolte de 1934.
arjeemLe 22/11/2020 à 09:45
OK c'était en 1936, je comprends mieux: je m'étais borné à l'année indiquée 1992, je me disais "un brin rétro…"
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« Chasse à l'enfant » est un poème de Jacques Prévert qui évoque la mutinerie d'août 1934 de Belle-Île-en-Mer. Le poème, mis en musique par Joseph Kosma, a été interprété par Marianne Oswald et enregistré en 1936. C'est un poème tiré du recueil Paroles, publié en 1946.
La colonie pénitentiaire de Belle-Île est restée célèbre par la révolte, en 1934, d'une centaine d'enfants-bagnards.
Un soir d'août 1934, un des enfants ayant été roué de coups pour avoir mordu dans un morceau de fromage avant de manger sa soupe, une émeute éclate, suivie de l'évasion de 55 pensionnaires. Ce fait divers est suivi d'une campagne de presse très virulente, et va inspirer à Jacques Prévert son célèbre poème La chasse à l'enfant. Il y dénonce la battue organisée pour rattraper les fugitifs, avec prime de 20 francs pour chaque garçon capturé, chasse à laquelle les touristes et les habitants de Belle-Île vont participer avec allégresse.
En 1848, des baraquements avaient été construits à Haute-Boulogne situé sur la glacis de la citadelle à Belle-Île-en-Mer, lesquels deviendront la même année, par décret du ministre de l'Intérieur, le dépôt de Belle-Île-en-Mer qui se transformera en une colonie pénitentiaire pour enfants, à partir de 1880. La discipline y est extrêmement sévère. Brimades, corvées, violences et sévices sexuels y sont monnaie courante. L'année 1940 marquera la fin officielle des bagnes d'enfants. En 1945, la colonie de Belle-Île devient alors un institut public d'éducation surveillée (IPES) sans que rien n'y change vraiment. En 1967, 80 jeunes étaient encore enfermés à Haute-Boulogne. L'établissement a été fermé définitivement le 1er septembre 1977.
D'autres versions sont chantées par les Frères Jacques ou par Catherine Sauvage.
Le livre La Chasse aux enfants, par Jean-Hugues Lime, publié en 2004 (éditions Le Cherche-Midi, en 2013, De Borée pour l'édition poche), raconte la vie quotidienne des enfants-bagnards à l'époque de la révolte de 1934.
OK c'était en 1936, je comprends mieux: je m'étais borné à l'année indiquée 1992, je me disais "un brin rétro…"
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