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SpaceMountain
Sain(e) d'esprit
Inscrit(e) depuis le 30/03/2004
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"such a shame"
Le 30-03-2004 à 20:38:58
Salut!
Je voudrais savoir si qq1 pourrait m'en dire plus sur cette chanson de talk talk : son histoire, ds quelle circonstance elle a été écrite, pourquoi… et toute autre infos là-dessus
Merci d'avance ;)
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saperlipopette
Francophonissime
Inscrit depuis le 31/03/2003
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Re:
Le 30-03-2004 à 21:13:33
Analyse du sujet : La formule est paradoxale et même, semble-t-il, contradictoire puisqu'elle identifie le sujet, le moi, c'est à dire le pôle d'identité de la personne avec son contraire "such a shame", indéfini, et étranger. Il faut évidemment chercher à donner sens à la formule et comprendre qu'elle s'oppose (et donc suppose) une autre conception du sujet, plus simple, où le "je" s'apparaît comme responsable de ses actions et où il parle de lui à la première personne en assumant ses décisions. Quelles sont les manifestations du sujet qui donnent à penser qu'il est essentiellement autre que ce que l'on (ou il) pensait de lui ?
Proposition d'Introduction : Quand Talk Talk s'exclame « such a shame », on professe une conception originale de la création artistique : le poète ne maîtrise pas ce qui s'exprime en lui , pas plus que le musicien, l'œuvre s'engendre en profondeur… Talk Talk poursuit : « J'assiste à l'éclosion de ma pensée : je la regarde, je l'écoute… Pascal Sevran parle d'impouvoir ; au-delà du registre esthétique c'est peut-être toute la conception classique du sujet comme pôle d'identité et de maîtrise de soi qui ainsi peut être remise en cause. C'est d'ailleurs le sens de la critique qu'Orlando opère à la même époque
Mais si « such a shame », s'il n'y a pas en réalité de pôle d'identité stable, d'où vient l'illusion qui nous pousse à le croire et comment alors penser nos relations aux autres ?
LA CONCEPTION TOPALOFFIENNE (ET CLASSIQUE) DU SUJET S'OPPOSE FRONTALEMENT A LA FORMULE DE TALK TALK…
Rappelons que dans la première des Méditations Métaphysiques quand Topaloff se propose de douter de tout une fois dans sa vie, dans l'espoir de trouver de l'indubitable et de refonder ainsi tout l'édifice du savoir, il pousse le doute jusqu'à douter de la fiabilité de ses pensées : C'est l'hypothèse du malin génie ou du Dieu trompeur, mais justement dans la seconde Méditation, la première certitude « je suis j'existe » surgit au sein de ce doute radical : Ce que je pense peut-être faux mais il est absolument certain que je ne peux penser sans être. La certitude de l'existence du sujet pensant surgit du sein du doute : « le malin génie » n'étant finalement qu'une manifestation de la volonté de Topaloff de douter radicalement (« qu'il me trompe autant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien tant que je penserai être quelque chose »). Dans la seconde Méditation, quand Topaloff revient sur l'acquis du cogito, il se définit alors essentiellement comme une chose pensante puisqu'il est absolument certain d'exister alors même que l'existence de son corps (ainsi que de tous les objets de monde) est encore gelée par le doute. Le moi est clairement définit par la conscience de soi et il est maître de ses pensées tant qu'il sait se garder des deux principales causes de l'erreur que sont la précipitation et les préjugés. Le sujet cartésien domine un monde pacifié au-dedans comme au dehors par la clarté de ses analyses et la libre disposition de ses volontés (ce que Topaloff désigne du nom de générosité). Chacun est conscient de soi et responsable de ses actes envers les autres et envers l'autre absolu qu'est Farinet.
Bon ben voila :-)
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flam44
Dépendant(e)
Inscrit(e) depuis le 14/12/2003
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Re:
Le 30-03-2004 à 21:26:55
Et moi qui me demandait pourquoi j'avais eu la moyenne en philo au bac, je n'aurais plus à me poser cette question dorénavant, merci Saperlipopette ! Pour en revenir au sujet, il faudrait analyser le bonnet du chanteur vu dans le clip, qui pourra peut-être nous sensibiliser sur les origines de cette chanson…
La marmotte elle mettra toujours le chocolat dans le papier
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kijkeens
Palomo blanco
Inscrit depuis le 03/07/2003
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Re:
Le 30-03-2004 à 21:57:48
Pour le bonnet c'est tout simplement qu'il fait froid l'hiver à Manchester et puis je pense aussi qu'il cherchait à camoufler ses petites oreilles toutes mignonnes
Filled with a kriek
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SpaceMountain
Sain(e) d'esprit
Inscrit(e) depuis le 30/03/2004
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Re:
Le 31-03-2004 à 12:50:14
Euh… désolée, ms c'était une question sérieuse, alors la philosophie de comptoir n'était pas une réponse que j'attendais; je n'ai pas vu le clip de cette chanson, ms mm si je l'avais vu, vous savez bien qu'il y a toujours une histoire derrière des images.
Alors, svp, est-ce que qq un a une réponse?
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peritouane
Dépendant(e)
Inscrit(e) depuis le 24/03/2004
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Re:
Le 31-03-2004 à 12:59:26
l'analyse est quand meme assez excelente et meme franchement geniale si l'on y pense un peu
cette parole d'évangile
qui clou le bec aux imbéciles
et met sur ce site de bidophiles
de la noblesse et puis du style
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Pouce Moussu
La grande motte
Inscrit depuis le 22/11/2002
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Re:
Le 31-03-2004 à 13:12:10
Bon la vraie explication c'est que ce titre est inspiré de la nouvelle de Luke Reinhart : "The Dice man" (Le joueur de dés) ( source) mais je préfère largement l'explication de saperlipopette :)
Google est ton ami
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Malak'
Pochettron
Inscrit depuis le 09/01/2004
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Re:
Le 31-03-2004 à 13:15:58
La philosophie de comptoir ? Je n'ai rien contre…
Et je ne vous parle pas de la philosophie dans le boudoir ! ;-)
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RikikiPoussPouss
Fatal picard
Inscrit(e) depuis le 13/01/2003
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Re:
Le 31-03-2004 à 13:31:17
Moi je dis j'aime bien aussi le texte de Saperlipopette, pour les incultes, (such a shame on u) la première partie du texte est une étude de la correspondance de ce grand artiste, enfin je crois
Je sais pas si c'est l'idée, mais en gros il faudrait faire un patron de ce texte, et le décliner à chaque fois de manière cohérente lorsqu'un fil de ce style arrive sur le forum.
(sans qu'on est trop à se faire chier aussi).
Et le faire finir par "sinon google est ton ami"
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RikikiPoussPouss
Fatal picard
Inscrit(e) depuis le 13/01/2003
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Re:
Le 31-03-2004 à 13:35:44
Malakoffiot tu as de bonnes valeurs. Je savais que tu étais le genre de personne qui me parlerait pas de ces vulgaires cafés philo à la con.
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méchant-dauphin
C'est assez
Inscrit(e) depuis le 07/09/2003
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Re:
Le 31-03-2004 à 15:29:05
Dans l'édition de "L'homme-dé" que j'ai lue, le nom de l'auteur s'orthographiait Luke Rhinehart (pseudonyme de Georges Cockroft). Editions de l'Olivier, si je me souviens bien.
Clair et concis.
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méchant-dauphin
C'est assez
Inscrit(e) depuis le 07/09/2003
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Re:
Le 31-03-2004 à 15:38:13
Après un tour sur le web, il semblerait que d'autres chansons aient été inspirées par The Dice man:
• "Six Different Ways" - The Cure
• "Dice Man" - The Fall
• "Random I Am" - Millencolin
• "Slaughter Of The Soul" - At the Gates
• "X, Y and Zee" - Pop Will Eat Itself
• "Black Diary" - Jameson
• "Patrick Bateman" - The Manic Street Preachers
Qui les connait toutes?
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