| Présentation |
Poppy : la légende du Cheval blanc
1988. Un vent de nouveautés souffle un peu partout : un rideau se déchire pour ouvrir un monde nouveau, de nouveaux leaders et de nouveaux sons apparaissent… L'année musicale est cependant marquée par des récupérations de tubes entraînant le retour d'anciennes gloires du disco et par le triomphe de la recette du tube monocorde façonné Stock, Aitken et Waterman. En marge de l'effervescence d'un summer of love qui annonce l'avènement de la house et les prémisses d'une nouvelle génération beaucoup plus sensible aux sonorités électroniques que la précédente, la variété française se focalise sur les va-et-vient tyranniques du classement hebdomadaire du Top 50. Les années 1980 se meurent, les stars affirmées de la décennie (Goldman, Jeanne Mas, Sardou) sont au fait de leur gloire tandis que de nouveaux talents apparaissent. L'âge moyen de ces nouveaux talents est particulièrement bas. Le combat des lolitas fait rage : aux Etats-Unis, Tiffany et Dana Dawson, 14 et 15 ans, flirtent avec les sommets du Billboard ; en France, le duel que se livrent Elsa Lunghini et Vanessa Paradis fait office de demi-finale de Starac' avant l'heure…
1988 marque aussi l'acmé de la mode gypsy, qui prit source progressivement dans les années 1980, par un effort d'empathie générale d'une société française qui cherche à s'ouvrir à toutes les minorités, et par le biais de films (La Gitane), de chansons (), de figures emblématiques comme les Gipsy Kings qui triomphent aux hits-parades depuis l'année précédente. C'est dans ce contexte que les portes du show-bizz vont s'ouvrir à un jeune enfant du voyage.
Le jeune Enzo D., né en 1982, vit à Forbach, dans la Moselle. Issu d'une famille de tziganes sédentarisés, il ne renie rien à sa culture gitane. Enzo est bercé dans un univers musical dont les références musicales se nomment Django Reinhardt et Luis Mariano. D'ailleurs, l'un de ses frères deviendra pianiste professionnel, et un autre, Raphael, ténor à l'opéra. Dans cet univers d'intuition et de magie ancestrale, Luis Mariano, l'idole de son enfance, lui apparut un soir en rêve. Enzo sut au fond de lui-même comment interpréter cette image onirique. Ce n'était pas un rêve mais un message venu d'un autre monde : l'immortel roi de l'opérette venait alors de l'encourager à chanter et lui promit de lui transmettre tout son pouvoir musical et vocal.
Ainsi s'écrivit le premier chapitre de l'histoire du Cheval Blanc. Enzo devint Poppy et le projet musical fut rapidement mis en place, par le biais de la maison de disque belge Deesse, dont le groupe phare de l'époque s'appelait Confetti's. L'enregistrement du disque s'est faite en trois temps : une majeure partie à Paris, une, anecdotique, à Draguignan dans le Var, et la dernière à Waldorf en Allemagne, le studio de Boney M (qui d'ailleurs à la même époque préparait son megamix' triomphal). L'équipe est d'abord composée d'un grand professionnel, Roger Dumas, à qui l'on doit plusieurs faits d'armes majeurs, notamment dans le monde du dessin animé (Capitaine Flam…) qui composera donc la mélodie trottante du Cheval blanc. Le producteur est un certain Bruno Clément (celui du Petit pull de marin) qui tient les rênes du projet. Pour les paroles, l'auteur Jean-Daniel Mercier va jouer à la fois sur le traditionnel thème oedipien que l'on alloue aux enfants-chanteurs et sur la culture gitane. L'histoire du cheval blanc n'a jamais été écrite. C'est juste un conte parmi des milliers, de ceux que les mères tziganes racontent à leurs petits.
Le cheval est leur animal sacré. Poppy en parle mieux que quiconque : « c'est grâce à son aide que nos ancêtres ont pu travailler et se déplacer. C'est l'ami de l'homme et un compagnon en plus. Il nous est totalement interdit d'en consommer par respect pour cet animal majestueux ».
Pourtant, ce 45 tours, s'il part d'un projet cohérent et d'un thème « porteur », va devenir le disque certainement le plus improbable de son époque… Pourquoi ?
Il serait facile de critiquer d'abord l'artiste, ou plutôt son étiquetage maladroit. Sur la pochette, Poppy est présenté en survêtement et habillé d'un sweat-shirt Blanc Bleu Alaskaventure : ce méchant look fut une erreur marketing monumentale visant à allier la singularité des tenues tziganes à la mode adolescente de l'époque. Histoire d'en mettre une couche sur l'idée reçue que les enfants gitans sont des enfants modernes comme les autres, Poppy est présenté avec un vulgaire casque de walkman sur la pochette.
Côté artistique, Poppy n'a pourtant pas grand-chose à se reprocher, sauf qu'on l'a fait chanter dans un registre proche de l'opérette, où l'on doit forcer sa voix, trop dur pour n'importe quel enfant de six ans. Bruno Clément porte une certaine responsabilité et un manque de scrupule évident dans la production de ce disque. Poppy n'était entré dans un studio uniquement parce qu'on lui attribuait certaines qualités vocales précoces ; malheureusement, ces qualités furent mal exploitées par la production de ce disque-gag qui compromettra ses espoirs de carrière.
Bruno Clément, devenu depuis restaurateur dans le sud de la France, a aussi compromis financièrement le projet car il n'avait plus d'argent pour payer le distributeur, les frères Cellie (Pierre-Marie et Yvan, propriétaires du label Déesse), ce qui engendrera une pénurie de disques à l'échelle nationale (et ravira 15 ans plus tard les collectionneurs…).
Une deuxième chance sera offerte à Poppy début 1989, notamment grâce à l'appui d'un des actionnaires, Gérard Millot, qui a toujours cru en lui. Un second single est en gestation, il s'agit d'une adaptation du standard tzigane, Tes yeux noirs, maman. L'identité gypsy du jeune Poppy est encore une fois très affirmée, avec en prime un peu de promo et quelques passages télés, dont un direct sur Canal+. Mais la chevauchée du succès ne viendra pas…
Poppy ne sera pas le Roméo des années 1990. Dès lors, on aura compris que, désormais, le succès d'un enfant chanteur ne sera pas le fait de la reconnaissance d'un talent extrêmement précoce, mais celui d'un coup marketing bien ficelé. Pour Jordy, qui vient de naître, la voie est libre et aboutira quatre ans plus tard à une autre histoire, moins enchanteresse que celle du cheval blanc, mais beaucoup plus rentable…
--------------------------
(©2004 - morphee, d'après propos rapportés par Poppy)
|
![[50%]](/images/curseur-lecture.jpg "50%")
![[Quoi de neuf ?]](/images/titre-discussion.png){kind=small}
Accueil | Nos disques | Forum | Evénements | Goodies | Infos | Contact | Partenaires et liens
Poppy = Pavot en anglais…
Exclamation portugaise: Po…Poppy!!
poppy = grand-pere dans le sud Berry profond
Plus exactement, en Anglais, "poppy" signifie "coquelicot". Par extension, "pavot".
Poppy c'est aussi le nom d'une sculpture (un grand chien) située devant le musée Gugheneim de Bilbao et réalisée par Jeff Koons.
waouh il a du coffre le poppy . chouette petite chanson
ouaip il a de la voix , qu'est il devenu ???
Bonjour,
En effet, rien à voir avec les Poppy's. Voici les paroles d'une autre chanson qu'il a chanté en duo avec un autre artiste dénommé Léo (lui-même n'ayant rien à voir avec Léo Férré) :
"La journée commence
Et il est temps de se lever
Maman a préparé un bon petit-déjeuner
Léo et Popi
Ont mille de choses à découvrir
Ensemble ils vont rire
Et bien s'amuser
Léo et Popi
Ont tant de choses à découvrir
Léo, Léo et Popi
Dans le grand jardin
Autour de sa jolie maison
Léo a trouvé
Un scarabée dans le gazon
Léo et Popi
Ont mille de choses à découvrir
Ensemble ils vont rire
Et bien s'amuser
Léo et Popi
Ont tant de choses à découvrir
Léo, Léo et Popi
Avec Papa, avec Maman
La vie c'est amusant
Avec Mamie, avec Papy
La vie est si jolie
Avec Papa, avec Maman
La vie c'est amusant
Avec Mamie, avec Papy
La vie est si jolie
Quand la neige a recouvert
Montagnes et palais
Sur sa luge Léo a peur
De se laisser glisser
Léo et Popi
Ont mille de choses à découvrir
Ensemble ils vont rire
Et bien s'amuser
Léo et Popi
Ont tant de choses à découvrir
Léo, Léo et Popi
Léo et Popi
Sont amis pour la vie
Léo, Léo et Popi"
Il faut être identifié pour ajouter un commentaire !