Si la photo est bonne,
Juste en deuxième colonne,
Y' a le voyou du jour,
Qui a une petite gueule d' amour,
Dans la rubrique du vice,
Y' a l' assassin de service,
Qui n' a pas du tout l' air méchant,
Qui a plutôt l' œil intéressant,
Coupable ou non coupable,
S' il doit se mettre à table,
Que j' aimerais qu' il vienne,
Pour se mettre à la mienne.
Si la photo est bonne,
Il est bien de sa personne,
N' a pas plus l' air d' un assassin,
Que le fils de mon voisin,
Ce gibier de potence,
Pas sorti de l' enfance,
Va faire sa dernière prière,
Pour avoir trop aimé sa mère,
Bref, on va prendre un malheureux,
Qui avait le cœur trop généreux,
Moi qui suis femme de président,
J' en ai pas moins de cœur pour autant,
De voir tomber des têtes,
A la fin, ça m' embête,
Et mon mari, le président,
Qui m' aime bien, qui m' aime tant,
Quand j' ai le cœur qui flanche,
Tripote la balance,
Si la photo est bonne,
Qu' on m' amène ce jeune homme,
Ce fils de rien, ce tout et pire,
Cette crapule au doux sourire,
Ce grand gars au cœur tendre,
Qu' on n' a pas su comprendre,
Je sens que je vais le conduire,
Sur le chemin du repentir,
Pour l' avenir de la France
Contre la délinquance,
C' est bon, je fais le premier geste,
Que la justice fasse le reste,
Surtiut qu' il soit fidèle,
Surtiut, je vous rappelle,
A l' image de son portrait,
Qu' ils se ressemblent trait pour trait,
C' est mon ultime condition,
Pour lui accorder mon pardon,
Qu' on m' amène ce jeune homme,
Si la photo est bonne,
Si la photo est bonne,
Si la photo est bonne
Transcripteur : Gael27 |
En 2006, les paroles de la chanson étaient moins compréhensibles, l'original de Barbara date de 1965, époque où la peine de mort était encore en vigueur et où le dernier recours du condamné était la grâce présidentielle. En 1964, le nombre des exécutions avait baissé pour tomber à quatre uniquement par la Veuve. Les exécutions politiques des militaires de l'OAS, fusillés au fort d'Ivry, avaient gonflés les chiffres des années précédentes. Les deux derniers condamnés à mort à éternuer dans la sciure seront en 1977, Jérôme Carrein à Douai et Hamida Djandoubi à Marseille. En lien avec la chanson, l'expression "se faire photographier" était aussi utilisée, le premier aide-éxecuteur qui tirait la tête du condamné au travers de la lucarne étant nommé "le photographe".
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